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Quatre herbaugiens à l’Euskal trails 2009

dimanche 31 mai 2009, par Jean-Luc Favreau

Les 22 et 23 mai derniers s’est couru l’édition 2009 de l’Eukal trails. Un concept original et unique en France : des courses natures par équipe de deux sur deux journées successives le tout sur un terrain de jeu magnifique : la montagne basque.

Cela faisait plusieurs années que l’envie me démangeait d’aller à la découverte de cette course hors norme mais, comme pour toute épreuve par équipe, il n’était jamais évident de trouver un équipier disponible à la date de l’épreuve et prêt à enchainer deux trails à suivre. Usant de toute ma force presuasion (!), je parvins à entrainer dans l’aventure mon frère Philippe, l’autre Philippe (Doineau) et Thierry Boisard. Afin de faire tomber leurs dernières réticences, je leur propose de nous contenter du 2 x 45 km (2 marathons à suivre, de la rigolade !) au lieu du 2 x 65 km.

Nous nous lançons donc dans une préparation rigoureuse pour cet objectif d’autant plus important qu’il s’agit du premier véritable trail long pour Philippe D. et Thierry. Très vite nous somme confrontés aux aléas de la course d’équipe ; Thierry se blesse et sa participation est longtemps incertaine. Courageusement, il accepte au final de prendre le départ malgré une préparation de seulement trois semaines.

première étape : brume et glissades

Le pays basque a ce point commun avec la Bretagne : la méteo y est changeante avec une dominante humide. Pour notre première journée de course nous sommes confrontés à un ciel gris et bas et comme nous commençons par grimper sur les crêtes très vite nous nous retrouvons dans la purée de pois. Très vite également nous prenons conscience que malgré des altitudes modestes (1200 mètres au maxi de notre périble), la montagne basque est rugueuse et que 45 km seraient largement suffisants pour nous hommes des plaines.

Le parcours est assez simple ; nous partons de Saint Etienne de Baïgorry pour remonter la vallée des Aldudes mais en empruntant le chemin des montagnards c’est à dire en passant régulièrement d’un bord de la vallée à l’autre. Montagnards, les organisateurs le sont authentiquement car ils ne font aucune concession au niveau du parcours ça grimpe sec et les descentes sont très techniques y compris pour les participants de la version 2 x 25 km pourtant présentée comme touristique. Les chemins particulièment humides nous contraignent à un festival de glissades en tout genre, heureusement sans gravité.

Au fil des montées et des descentes, notre résistance physique est très largement entamée, les cuisses sont douloureuses car peu entrainées qu’elles sont à d’aussi longues descentes techniques. Nous franchissons finalement la ligne d’arrivée après 7 heures d’effort en nous demandant tous où nous allons trouver les forces pour affronter l’étape du lendemain annoncée comme plus difficile.

Pour nous remonter le moral et nous aider à retrouver des forces, les organisateurs ont commandé à Pierre Oteiza un gargantuesque buffet. Pierre Oteiza est une célébrité dans tout le pays basque, car avec quelques irréductibles paysans il a relancé l’élevage du porc basque traditionnel afin de conserver le goût de l’authentique jambon de Bayonne. En bref, c’est le Mozart de la charcuterie et nous nous faisons un devoir de faire honneur à sa partition.

deuxième étape : le pays basque dans toute sa splendeur

Après une nuit courte et agitée, nous voici à nouveau sur la ligne de départ avec un objectif simple : essayer avant tout de terminer notre périple et si possible entier. La première bonne nouvelle qui s’offre à nous c’est le retour du soleil qui nous permet de profiter pleinement des magnifiques panoramas. La première partie du parcours est plutôt roulante par rapport à ce nous avons été habitués à rencontrer, il nous est même possible de courir sur de longues portions de chemins de crête. Nous arrivons enfin au pied de la difficulté du jour, la montée au col de Mehatze par le chemin le plus direct : la ligne droite.

La montée bien que très raide se passe plutôt bien mais au moment de basculer côté espagnol les cuisses de Thierry semble vouloir demander grâce, les descentes deviennent alors un supplice pour notre infortuné compagnon. Pas vraiement beaucoup plus fringuants, nous essayons néammoins d’encourager Thierry qui progressivement parvient à surmonter sa douleur et enchaine les descentes raides de façon tout à fait honorable. Le parcours réserve sans cesse des surprises, à un moment donné le circuit traverse un enclos de porc basque élevé traditionnellement en sous bois. Persuadé que nous sommes que les enclos sont vides, Philippe s’amuse à imiter le cri du cochon quand il tombe nez à groin avec un superbe spécimen de porc basque. Il nous a été impossible de déterminer qui du coureur ou du cochon avait eu le plus peur !

Au terme de 8 heures d’efforts, nous bouclons tous les quatre cette deuxième étape et par conséquent notre premier Euskal trail respectivement 47 ème et 48 ème équipe sur 113 équipes classées. Il s’agit certainement d’une des épreuves de course de montagne les plus difficile mais également des plus attachante de par la qualité de l’organisation. Ce ne sont pas les dizaines de coureurs bretons qui tous les ans font le déplacement qui vous diront le contraire.


Voir en ligne : L’organisation